De tout ce qu'il faut faire dans un mois (2e partie)

Donc, voici la 2e partie (et je suis heureux d'apprendre que plusieurs la réclamaient) du texte entamé la semaine dernière...

Certains parmi nous, comme moi, prennent une heure par jour pour se déplacer au travail, ce qui donne 5 heures par semaine et 20 heures par mois. Ensuite, il y a les commissions, les petites comme le grosses, le magasinage... Est-ce que j'exagère en ajoutant une autre heure hebdomadaire facile, en incluant le temps pour se déplacer? Ça donne bien 24 heures tout ça? Il n'en reste que 154. 

Il ne faut surtout pas oublier l'activité physique, le sport. Une heure par jour je vous dis. Bien sûr, si je compte le temps pour se changer, pour se déplacer au gym par exemple, et puis même si vous ne vous entraînez pas tous les jours, disons que ça devrait prendre une heure quand même dans votre journée. Soustrayez donc 28 heures à 154 et il vous n'en restera que 126. 

Vous allez chez la coiffeuse chaque mois? Soustrayez une heure, ce qui donne 125, un beau chiffre assez rond. 

Vous êtes un citoyen exemplaire? Vous devez vous informer et suivre les actualités, lire les journaux et regarder le bulletin télévisé. N'oubliez pas de varier vos sources d'information : c'est comme les aliments. Une alimentation équilibrée permet un corps sain; une information équilibrée permet un esprit sain et une vision du monde un peu moins unidimensionnelle que si vous ne faites que vous fier qu'à votre chroniqueur préféré, que ça soit moi ou un autre. Au pire, vous êtes peut-être impliqués dans un regroupement politique, social ou communautaire. Soustrayez alors facilement cinq bonnes heures mensuelles, soit 20 heures par mois, et il ne vous en reste que 105. C'est le prix que ça vous coûte pour être un citoyen modèle. 

Il ne faut pas oublier cette demi-heure recommandée par les spécialistes, cette demi-heure avant de s'endormir pendant laquelle vous devez ne rien faire afin que votre cerveau et votre esprit se détendent (on dirait cool down en anglais) un peu. Une demi-heure où vous n'êtes plus du tout productifs, de toute façon... Quatorze autres heures viennent d'être rayées de votre mois de février. Plus que 91 restantes... 

À moins de couper tout contact social, il va de soi que vous parlez au téléphone, que vous écrivez des courriels, que vous jasez ou que vous prenez un café avec un ami... C'est évident qu'une heure trente par semaine, c'est un minimum encore discutable pour "socialiser" en dehors du travail, ce qui vous enlève six autres heures mensuellement et le décompte nous donne 85 autres belles heures devant soi... 

Bien sûr, si vous êtes un être humain normal dans la même moyenne d'âge que moi, votre vie sexuelle, qu'elle se vive individuellement ou collectivement, qu'elle soit réelle ou imaginaire, vous prend probablement une heure par semaine et il ne vous reste que 81 autres heures pour vous en remettre...

Sérieusement, ne me faites pas croire qu'il ne vous arrive jamais comme moi d'attendre dans la vie? Attendre après les autres, attendre la lumière rouge ou dans le traffic, ou après la maudite autobus jaune se moucher de son gros tas de petits morveux? Attendre le téléphone, attendre dans la file d'attente du guichet automatique, attendre pour un parking, attendre au téléphone (genre au gouvernement), puis ensuite chercher, chercher sur un maudit site Web trop complet mais pas compréhensible du tout, celui d'un foutu ministère de la bureaucratie totale ou d'une entreprise spécialisée dans les boîtes vocales vous disant que vous êtes importants pour eux et qu'elles vous remercient de votre appel d'insatisfaction et qu'elles ont hâte d'avoir la chance de recevoir votre poignée de bêtises ou, si comme moi vous êtes trop poli et trop curieux, de recevoir une autre question à laquelle ils n'ont pas de réponse et qu'ils vous prieraient d'attendre encore sur la ligne le temps de le demander à son supérieur ou de transférer son maudit appel à la boîte vocale de l'autre à qui j'aurai dû être transféré dès le début, mais qui de toute façon n'est pas là ce jour-là, mais c'est exceptionnel qu'il ne soit pas là ce jour-là, et cette semaine-là aussi, c'est exceptionnel, puisqu'il est malade et que d'est exceptionnel, puisque c'est la première fois qu'il a une dépression, c'est-à-dire qu'il a une dépression à ce temps-ci de l'année, mais vous n'avez qu'à rappeler et à attendre que votre subalterne vous parle de nouveau après avoir attendu inutilement les 15 hosties de choix inutiles et dont tout le monde s'en fout sur la boîte vocale quand tout le monde sait que c'est le zéro qu'on veut choisir, pour parler au gros zéro à l'autre bout du fil.

M'enfin... Disons qu'attendre, ça ne vous arrive que quatre heures par mois en tout... Une heure par semaine de temps perdu à attendre un petit deux minutes ici, un petit cinq minutes là... C'est déjà ben en masse de même... Vous trouvez que j'exagère en pensant que l'on perd une heure par semaine à attendre? Et bien c'est parce que c'est vous qui faites perdre leur temps aux autres! Ah oui Môsieur! Si on n'attend personne, c'est que l'on se fait attendre! Alors si vous vous faites attendre, c'est parce que vous êtes lent, Môsieur! Et si vous êtes lent, j'estime que vous perdez au moins une heure par semaine, Môsieur! Alors Môsieur, on s'entend qu'il ne nous reste que 78 précieuses heures dans notre mois par votre faute?

Vous m'avez trop fait perdre mon temps! Je devrais reprendre la suite de mes explications dans une troisième partie!

Comments

[lucianne]

Bien...c'est ça la Vie Môsieur Fréderix!

mais continue, j'ai hâte de voir comment ça va tourner...mais ne perd pas trop de temps, il ne t'en reste pas beaucoup!